Désolé, ça n’a pas été possible de vous raconter nos dernières histoires de vendredi et samedi avant aujourd’hui. La journée de vendredi restera sans doute comme l’une des plus folles de la compétition…

Vendredi, day 6, 710 km…

Vendredi, au briefing, les organisateurs nous annoncent une journée de vol à voile exceptionnelle mais avec des risques d’orages dans le nord. (Jeudi, il nous avaient dit la même chose, nous ne les avions jamais vu arriver…) Nous sommes donc partis en nous disant: »pas de problème, les orages arrivent dans le nord mais après notre passage ». Nous étions très détendus par rapport aux orages. L’épreuve du jour, nous faisait monter dans le nord avant de redescendre complètement dans le sud. Quand nous nous sommes retrouvés en l’air, Pierre et Arnaud ont décidé de partir très vite avec les Allemands. Patrick et moi avons attendu un peu plus longtemps et nous sommes partis en même temps que les Français et les Américains. Les 275 premiers kilomètres ont été très rapides, notre moyenne était supérieur à 140 km/h, ça bombardait… Les plafonds (la base du nuage) étaient à plus de 3500 mètres et les ascendances fortes. Tout allait très bien…

The thunderstorm

Quand nous avons approché du deuxième point de virage, nous avons entendu Manu et Baudouin Litt à la radio, ils arrivaient également à cet endroit là. Ils annonçaient des trombes d’eau et des éclaires un peu partout. Nous nous dirigions droit vers le même endroit. The thunderstorm… Arnaud et Pierre sont arrivés les premiers sur la zone avec dix minutes d’avance sur Patrick et moi. Nous entendions dans la voix de Pierre à la radio que ce qu’il y avait devant n’était pas beau à voir. (Dans un orage, les phénomènes météorologiques sont imprévisibles. D’abord il pleut, ce qui n’est pas très agréable, ensuite les varios s’affolent. On a eu du moins 6-7 mètres par seconde et Manu a lui annoncé du plus 10 mètres par seconde…) Pierre disait que c’était impossible de faire le point pour lui quand il est arrivé, l’aérodrome où nous devions virer était sous la flotte et les éclairs tombaient un peu partout. Le vent a fini par faire son effet et Pierre et Arnaud on pu aller jusqu’au point. C’est à ce moment là que nous sommes arrivés avec Patrick. Nous suivions l’Américain Ron Tabery, il nous a emmené sur le point de virage sans problème. Nous avons viré le point en même temps que toute la classe quasiment. Un grand moment de vol à voile. Certains vous diront que c’était trop dangereux et qu’il ne fallait pas aller là, peut-être! Mais pour nos souvenirs ça restera quelque chose d’incroyable. (Les photos sont sur facebook, je vais en mettre quelques une sur le site et je suis en train de monter une vidéo que je vais mettre sur youtube).

L’après orage

Après cet orage, nous nous sommes retrouvés les deux planeurs belges ensemble. Et c’est là que nous avons pris des mauvaises décisions. Il y avait face à nous deux orages avec au milieu un passage. Si nous passions entre ces deux orages, nous restions sur notre axe. Mais pour des raisons de sécurité nous avons décidé de les contourner. nous avons donc du faire beaucoup de kilomètres en plus (+/- 60). Quand nous sommes sortis de cette zone, nous nous sommes retrouvés face à un ciel bleu, nous avons à nouveau pris une deuxième mauvaise décision. Nous nous sommes mis en mode: « Tout le monde va aller aux vaches, nous avançons doucement mais on va le plus loin possible… » C’était une erreur. La grande majorité de la classe est passée entre les deux orages et ils ont avancé comme des fous dans le bleu, résultat ils sont très nombreux à être rentrés.

La vache de Patrick et Ben

Dans le règlement du vol à voile, il est interdit de voler après sunset (le coucher du soleil). Ici à Uvalde c’est à 20h23. Comme nous étions dans un mode distance nous n’avancions plus. Résultat, ça devenait de plus en plus compliqué de rentrer à Uvalde avant l’heure légale et ce même au moteur. Arnaud et Pierre ont décidé de rallumer le moteurs à 100 kilomètres du terrain avec encore une marge horaire suffisante pour rentrer à Uvalde. Patrick et moi nous avons décidé de faire un maximum de kilomètres jusqu’à 20h et d’ensuite utiliser les 23 minutes qu’il nous restait pour trouver un terrain d’aviation. Nous avons donc été jusqu’au kilomètre 75 du terrain et puis nous avons pris la direction de l’aérodrome de Cotulla (à 20km de là) où nous nous sommes posés à 20h18… 5 minutes avant le délai légal. Nous étions alors persuadés d’avoir fait un super coup au classement. En fait pas du tout, la grand majorité de la classe est rentrée et vite en plus avec des moyennes incroyables. Nous avons donc tout donné pour pas grand chose. Mais ce n’est pas grave, l’aventure était super. Dès que nous nous sommes posés à Cotulla, une longue piste en dur, nous avons été accueillis pas E.T., le responsable de la piste. Il s’est occupé de nous commes des rois. Il nous a aidé à attacher notre planeur et ensuite il nous a donné les clés de sa voiture pour aller manger quelque chose en ville. Ils nous a également prêter le bureau de son chalet pour dormir dans les canapés. Les gens ici sont vraiment gentils. Nous avons été manger un bon Mc Do avant de rentrer dormir. nous avions volé plus de 8h et nous étions vraiment crevés.

Le lendemain matin

Nous nous sommes levés à 6h30 pour décoller à 7h03, l’heure légale du lever du soleil. E.T. s’est levé aussi pour tenir notre aile. Nos avons décollé en même temps que le soleil. Nous avons fait les 90 bornes vers Uvalde  dans des conditions magiques. (J’ai également mis les photos sur facebook et suis aussi en train de monter une vidéo pour  youtube) Si notre vache ne nous a pas rapporté beaucoup de points, elle nous a en tous les cas fait voir pleins de belles choses. Avec Patrick, nous nous en souviendrons encore dans très longtemps. A notre arrivée, nous nous sommes vite occupés du planeur, essence, batterie, laver,… et puis nous l’avons mis en piste pour l’épreuve du jour.

L’épreuve de samedi

Une AAT de 490 km avec 3h15 minimum de vol. Le vol a été génial. Nous avons tous super bien avancé. Pierre et Arnaud sont partis avec le couteau entre les dents. Leur tactique  d’hier c’était: »nous ne prenons rien en dessous de 4m/s et tout le temps à 210km/h quitte à aller aux vaches. » Ils ont fait un super vol à 152,3 de moyenne. Nous avons de nouveau longé le Rio Grande, ça reste toujours amusant. Patrick et moi, nous sommes aussi très content de notre vol, nous tournons à 142,2 de moyenne. Les plafonds étaient haut et nous sommes tous tombés au moins une fois sur des ascendances allant jusqu’à 7m/s, de la folie ! Quand nous vous disons que nous sommes content de nos moyennes c’est vrais mais celles des premiers du jour affolent tous les compteurs: Peter Harvey tourne à 161 de moyenne…

En résumé, nous avons eu deux magnifiques journées de vol à voile avec des résultats un peu décevant. Mais qu’est ce que l’aventure est belle…

Aujourd’hui c’est la journée de repos.

Ben